Au début, je me disais, les substances, c'est normal, c'est toléré. Au début, je n'étais pas si alarmé par rapport à la consommation de mon fils. Et c'est après coup que cela est devenu une addiction. Cette addiction me portait une impuissance, une solitude, un état d'échec par rapport à ce que je voulais pour mon fils. J'ai commencé à ressentir de la honte.
Je me suis fait avoir du fait que je minimisais au début ce problème puis cela a vite pris une ampleur et ce fut trop tard car je n'avais plus de moyens pour réagir et pour l'aider. Le calvaire avait déjà commencé. Pour lui et pour moi.
Puis j'ai décidé de l'accompagner dans toutes les institutions possibles et inimaginables. Je me suis aperçu que moi, rien ne m'atteignait. Mais pour lui, il faisait quand même des petits pas. J'ai pris conscience qu'il fallait l'accompagner dans ses petits pas. OK lui. Mais après, il y a moi. Mais je me suis retrouvé dans la descente vers l'enfer, avec des sentiments de tristesse, de frustration et, avec sa mère, nous avons dit qu'il fallait faire quelque chose pour s'en sentir. C'est ainsi que nous avons découvert l'Association et l'avons consultée.
Il y avait une urgence pour moi d'être entendu, de pouvoir être pour moi dans tous mes états. Etre avec des personnes qui sont là de par leurs expériences personnelles ou autres mais qui sont là pour moi. J'ai vu vraiment que ces personnes qui constituent cette association m'ont fait du bien. J'ai pu faire mon chemin, mes petits pas afin d'accepter …. Sans cette acceptation, je n'aurais jamais pu m'en sortir, je n'aurais pas pu continuer mon propre chemin. Cette rencontre était capitale, fondamentale pour moi.